Ile de Rodrigues – Océan Indien

Les voyages forment la jeunesse, ils aident surtout à voir le monde autour de nous. Depuis que je cours, je conçois ma vie autrement, surtout vis à vis de mon mode vie. Chaque jour tu apprends, mais en rencontrant des personnes vivant autrement, tes points de vue changent. Je viens de revenir de l’ile de Rodrigues au coeur de l’océan indien et malgré un court voyage de quatre jours, il m’a beaucoup marqué.

Le but de mon voyage était de prendre le départ du Trail du Perroquet sur l’ile. Un 44 km et 2200 de d+. J’avais beaucoup apprécié rencontrer les organisateurs de la course lors de mon passage à la Reunion en mai dernier. Les revoir m’a rendu encore plus heureux.

Je ne connaissais vraiment pas cette île, pour être franc, je ne savais pas où elle se trouvait sur le globe. J’ai la chance en ce moment de pouvoir aller à droite et à gauche, grâce a cela, mes connaissances en géographie s’améliorent. Et je sais que cela ne sera pas éternel. Comme en course a pied, j’aime apprendre et j’aime développer mes connaissances. Dans cette dynamique, j’aime partager mes découvertes car je sais que c’est un privilège.

Apres plus de 12h de vol, j’ai pu faire mes premiers pas en terre rodrigaise. A cette période de l’année, le temps est très chaud, j’ai eu de la chance, les températures ne dépassaient pas les 30 degrés au lieu des presque 40 habituellement. L’aéroport était aussi intimiste que l’ile que j’allais découvrir. A peine sorti de l’aéroport, j’ai rejoint Eric (mon entraineur), Ludo (the Voice), et les gens très impliqués pour cette course. Arnaud, Patrice et Claudia sont très investis pour cette course de trail mais aussi pour l’ile. J’allais le découvrir par la suite.

Nous sommes partis avec un vieux pickup de l’aéroport et j’ai pu découvrir l’ile par des routes en up and down. Ca a pu me donner la tendance du profil de la course même si nous étions restés uniquement sur la route. Eric, s’est arrêté quelques fois pour montrer certains passages de la course, nous sommes même montés au sommet pour voir quelques passages mais aussi pour admirer l’ile à 360 degrés. J’ai pu voir le lagon qui entoure l’ile, c’était exceptionnel. Pendant ce temps Ludo mangeait ses saucisses caramélisées.

Au fil des kilomètres, je sentais une ferveur au travers des gens que l’on croisait. Cela m’a vraiment marqué. Sur le trajet, pas de supérettes, pas de commodités comme j’ai l’habitude en bas de chez moi, des pompes à essence qui ouvrent dans des créneaux horaires restreints. Cette ile de 40000 habitants était vraiment particulière, j’avais l’impression de faire mon premier roadtrip. Même a l’heure actuelle, je ne comprends toujours pas. J’étais envouté mais surtout attiré par cette simplicité et cette authenticité qui ressortait.

J’écris cet article alors que je prends un vol pour une autre destination et je me rends compte que beaucoup de personnes ont perdu ces valeurs de simplicité. Ici, nous ne rions pas comme eux, tout nous parait normal tellement nous nous sommes habitués à une grande zone de confort, nous sommes jaloux, envieux, énervés, stressés. Il n’y a plus de respect dans nos manières d’être et surtout de penser. En dehors de cette ile paradisiaque, les gens m’ont marqué. J’étais bien alors que j’étais venu seul, sans ma famille. Comme je l’avais dit dans un post, j’ai envie de transmettre ces valeurs à ma fille. Ce n’est pas grand chose, c’est juste un peu d’éducation.

Comme plusieurs personnes que j’ai pu rencontrer, les gens ne veulent pas du touriste de « base ». Les locaux veulent rester sur cet endroit sauvage, sans rentrer dans un phénomène de tourisme excessif où le luxe afflue. J’ai bien compris ce message. Par cet article, je veux juste prévenir ceux qui veulent poser leurs pieds ici, qu’ils doivent respecter cette pensée.

L’ile se développe de plus en plus et de manière positive. Les good vibes accompagnent cette volonté de bien faire. On sent que les rodrigais aiment leur territoire, défendent simplement leurs valeurs. Ca se sent, ici, le mot simplicité reste la meilleure description de chacun.

Je ne reviendrai pas sur mon aventure de course, car je n’aime pas lire des CR et encore moins en faire. Je sais que certains aiment faire l’inverse, c’est pour cela que je prendrai le temps d’en rédiger un pour le site où je suis rédacteur. Ce sera sur U-run. En tout cas, malgré un terrain technique et roots, j’ai vraiment kiffé sur ce parcours polyvalent et vrai. Ce fut un vrai retour aux sources. Il change chaque année afin de ne passer que par du chemin. On y retrouve toute sorte de terrains. Sec, humide, roulant, technique, en relance, il y en a pour tous les goûts.

On connait plus l’ile pour le kitesurf, je pense que d’ici quelque temps, la tendance va s’inverser…