Doping
| Retour à la liste des actusIl y a eu un nouveau boom entre le dopage et le monde du Trail. Cela arrive maintenant de temps en temps alors qu’auparavant, cela laissait croire que ce sport était sain et clair. Des tricheurs, il y en a de partout, il ne faut pas l’oublier et la nature humaine est ainsi faite. Le seul problème est le manque de contrôle lors de courses. Je sais, un contrôle urinaire est onéreux et un contrôle sanguin l’est encore plus.
Hier, j’ai appris qu’un nouveau cas venait d’être dénoncé. Cela m’a touché particulièrement car je connais le bonhomme, nous faisions équipe dans le même team lorsque j’étais alors chez New Balance en 2014. Cela m’a surpris car c’était quelqu’un qui défendait de belles valeurs sportives et extra sportives. On sentait le compétiteur. Mais je ne le connais pas plus. Et je ne compte pas le juger.
Ce qui est dommage, c’est d’apprendre ceci au grand jour sans que tout soit finalisé. Je m’explique : tous les échantillons n’ont pas été utilisés même s’il s’agit de l’échantillon A, généralement le plus probant. Et surtout, rien a été statué. En gros, le mec est dit dopé alors que rien a été conclu. La présomption d’innocence n’est pas respectée et c’est bien malheureux qu’il se fasse lapider comme j’ai pu le voir.
Dans cette histoire, j’ai envie de rester neutre vis à vis de tous les commentaires que j’ai pu voir. Ce que je regrette est de voir un mec qui sait que certains produits ne sont pas tolérés lors de contrôles. La première chose que je fais lorsque je vais chez mon médecin est de demander si les médicaments que je prends sont autorisés. Oui, j’utilise certains produits chimiques. C’est vrai, je n’aide en rien à la baisse de la pollution sur la vallée de la chimie à l’entrée de Lyon. Parfois, oui, j’en prends mais cela reste soft. Je ne vais pas dire que je suis un exemple ou un sain, ça m’arrive de piocher dans un paquet de Doliprane.
Pour exemple, je dois voir le médecin une à deux fois par an, par plus. La dernière fois était pour une grosseur au niveau du bas ventre qui était plus sortie. On pensait à une hernie mais au final ce fut à cause d’un kyste qui était présent depuis 4 ou 5 ans. J’ai du me faire opérer il y un peu plus d’une semaine. J’avais mal, il faisait une dizaine de centimètres et je n’étais déjà pas heureux de subir une anesthésie générale mais lorsque l’on m’a proposé de la morphine, j’ai refusé. D’une car je ne veux pas de trace de cette merde dans mon corps mais aussi parce que c’est ma façon de voir les choses.
J’étais pas mal anxieux à cause de cette opération deux ou trois jours avant, et ma compagne m’a souvent soutenue en me disant que lorsqu’elle voyait les séances que je me mettais sur la gueule, j’allais passer ce cap sans problème et que ça allait sans doute être moins terrifiant. Ce ne fut pas facile mais j’ai passé ce cap là, avec le strict minimum. Je suis quand même allé demander à mon médecin si des traces d’anesthésie pouvait rester dans le sang ou ailleurs. J’ai aussi regardé comment rejeter les déchets. C’était simple : Attendre.
Je sais que même si je suis en forme ces prochaines semaines, je ne prendrai pas le départ avant un mois minimum. Que ce soit sur une course relevée comme sur une course du coin. Ce cas que nous avons découvert est mis au grand jour car nous parlons de coureur « élite » mais malheureusement, je pense que ce manque de prise de conscience est aussi voir plus fréquent dans le peloton de course.
J’écris cet article non pas pour dire que je suis clean. Je n’ai pas à me justifier, car quelqu’un qui le met trop en avant est selon moi tout aussi suspicieux. Je suis plus là à montrer mon agacement sur ce manque de professionnalisme qui aura sans doute un effet dévastateur pour le concerné, les retombées seront trop fortes. Certains diront que ce sera un exemple pour la suite, mais non. Je pense qu’il vaut mieux donner notre expérience personnelle et rester sur de bons sentiers. Dans le même exemple, j’aide à ma manière les gens qui se mettent au sport lorsqu’ils ont arrêté de fumer. Ici, je rédige un article avec ce que je pense et ce que j’ai sur le coeur. Sans contrainte et avec sincérité.
A la pré adolescence j’ai beaucoup souffert d’asthme, j’ai cru en crever quelques fois, c’était très dur. Comme tous les asthmatiques, j’avais le droit à ma Ventoline pour m’aider lors de grosses crises. Je me faisais des inhalations et des pulvérisations nasales, j’étais chargé comme une mule. Puis plus tard, c’est passé, donc je n’en ai plus pris.
En fumant pendant environ 15 ans à plus d’un paquet par jour, mes défenses immunitaires étaient au plus bas (c’est le même cas à cause de la pollution) et je chopais tous les pollens. Je prenais du Zyrtec et ça passait un peu. J’avais les mêmes yeux que lorsque je frappais un bong ou lorsque je fumais plusieurs pétards dans la journée à l’époque.
Tu vas me dire, c’est pour en venir à quoi ? C’est simple, j’ai vu que c’était facile de trouver une issue chimique lorsque cela devenait compliqué. Mais lorsque tu professionnalises ton sport, que tu commence à performer, tu dois changer certaines choses. Si tu te retrouves aux avants postes, ce n’est jamais une surprise, gagner peut être. C’est une manière d’agir, une façon de faire et une façon de penser.
Depuis que je cours mon alimentation a changé, mon mode de vie aussi. Et surtout, je me soigne naturellement et je fais attention. J’ai déjà eu plusieurs contrôles anti-dopage et sans donner la moindre ordonnance. Pour moi, la culture du minimalisme commence ici.
Je ne prends plus de traitements. Certes, je galère lorsque les pollens sont là, les foins, les fleurs, les cyprès, les platanes, l’ambroisie ou d’autres buissons dont je ne sais le nom, ça saoule de mal respirer. Je galère dans mes sorties, mon diaphragme reste bloqué, je ne reste pas correctement, ça se répercute sur mes temps et sur mon effort. Mais je fais avec. Ca me fait chier de voir une négligence pareille. Il faut montrer l’exemple putain.
Je suis entouré de gens clean dans ma pratique. Mon environnement est sain. Je suis entrainé par un coach qui pour moi, défend ces valeurs là. C’est un scientifique au sens propre du mot et ne fais pas du scientisme. Mon kiné utilise ses mains pour m’aider et ça lui prend énormément de temps mais d’énergie, et me fait bosser quand j’ai des soucis comme des entorses par exemple. Ma femme et moi utilisons des produits de saison et cherchons du bio, des produits les moins transformés possibles afin de transmettre ça a notre fille de 2 ans. Notre seule dope reste le houblon ou le raisin fermenté. Et j’essaye de promouvoir cette façon de vivre aux athlètes dont je m’occupe.
Bien entendu, je ne jette pas la pierre à ce qui vient de se passer et j’espère que la tournure de ce conflit ressortira positive. Ce que je trouve inadmissible et de se jeter sur lui sans qui que ce soit soit au courant de ce qu’il s’est passé. On en saura bien plus prochainement et le seul jugement qu’il y aura sera entre lui et la commission.
