Colorado – USA

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C’était la deuxième fois que je retournais dans le Colorado américain. J’avais beaucoup aimé le « spirit » qui s’y dégageait. Ici tu as bien entendu la notion de compétition qui est présente mais le rassemblement des athlètes et la communion sont bien plus importants. Je ne vais pas faire un compte rendu de course car d’une je n’aime toujours pas en faire et surtout, je déteste les lire. Je n’aime pas demander quelque chose que je n’aimerais pas qu’on m’impose. D’ailleurs, j’ai fait un retour souple avec Gore sur cette expérience en course. Pour ne pas faire de doublon et comme je souhaite transmettre mes experiences à l’étranger, je continue de relater mes voyages sur mon blog.

Le voyage fut express car nous sommes partis du dimanche 13 août au lundi 21 août pour une course de 6 jours. L’important était d’optimiser le temps passé sur le sol américain. Comme nous passions de ville en ville, c’était un bon moyen de parler des endroits connus de ce Colorado.

Evidemment nous sommes arrivés à Denver, mais sans avoir le temps de visiter la plus grande ville de cet état. L’année dernière j’avais pu marcher dans le centre et voir quelques boutiques et restos. Cela reste une grande ville, avec pas mal de buildings, commerces, restos, bien plus grande qu’une grande ville de chez nous. Avec en prime, une altitude de 1600m. La particularité des villes ici est l’altitude élevée, même pour une grande ville. On est dans le brouhaha, dans une grosse circulation, mais en altitude. C’est assez atypique de se dire que l’on est plus haut que dans une station ici en montagne. Les villes en périphérie sont encore plus élevées. Lorsque qu’il neige, les 20cm à Denver peuvent représenter plus d’un mètre dans les villes à proximité.

On est parti pour Buena Vista, la premiere étape de notre course. L’autoroute est en « up and down » avec des passages à 3000m.

Stage 1 : Buena Vista. On a posé notre sac à Buena Vista, un Airbnb pour deux nuits à proximité du centre ville. La ville n’est pas bien grande mais on sent l’atmosphere de ce qui nous attend. On est perché à 2400m, je l’ai senti lors d’un petit footing alors que mes yeux pensaient être en plaine. C’était une sensation particulière. La ville est petite, avec une rue principale (Main Street), les principales boutiques et une route qui la traverse avec le reste des commerces. Tout autour, tu as les principales habitations. Forcément, tu retrouves les coffee shops, les brasseries et divers commerces. Le sans gluten est bien plus toléré ici, c’est cool de voir cela ici, tout comme les repas veggie. Sans que je sois un adepte de ce regime, je me suis fait plaisir pour tester cela. En gros, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Ce fut un bon test dans un endroit qui accepte ces règles là. J’avais pu essayer l’année dernière, alors j’ai voulu reconduire plus profondément cette année. Mis à part le gluten free, j’ai tout de meme craqué pour les bières de la région. Je ne suis pas arrivé à m’y tenir complètement. Il faudra y revenir une autre fois pour persévérer dans ce choix.

La course fut dure lors du stage 1. J’ai voulu jouer contre l’altitude, avec des passages à presque 3000m. J’ai voulu mettre de la vitesse à cette altitude, les crampes ont eu raison de moi.

Stage 2 : Vicksburg. Comme la journée a été difficile et parce que j’ai voulu gérer cette fatigue, l’altitude et le jetlag, j’ai préféré profiter du camp avec mes potes. C’était cool de se régénérer avec quelques bières IPA ou light et de se dire que de faire une deuxième place pouvait être pire. C’était bien d’améliorer son anglais, manger à 17h et se coucher entre 19h et 20h. C’était comme ça là bas, et ça me convenait. Cette premiere nuit en tente était simplement parfaite.

La deuxième étape était toujours aussi dure même si j’ai plus kiffé l’ascension à 3820m. La descente fut mauvaise, la relance à la fin meilleure. Je me contente encore d’une deuxième place mais je suis loin d’avoir de bonnes sensations. L’arrivée à Twin lake fut la récompense et me fit oublier ma deception.

Stage 3 : Leadville. Pour tout amoureux d’ultra, cette ville n’est presque pas à présenter. C’est une ville de passage à 3100m. Ici a lieu un 100 miles (160km), un aller et un retour. Au départ la course fut créee par une personne déterminée et originale pour redynamiser la ville après un fort taux de chômage et de dépression grandissante à la suite des fermetures successives des mines d’argent. C’est d’ici que vient  l’idée de donner une boucle de ceinture à l’arrivée d’un ultra à la place d’une médaille. Une boucle en argent pour chaque finisher en memoire à la ville et à son ancienne principale activité. J’ai encore pu retourner dans une brasserie que j’avais pu découvrir l’année dernière. C’était parfait pour reprendre une bonne pinte, trouver du wifi et se poser. En dehors de cela, la ville reste une ville de passage, pour faire un plein ou faire marcher son ordonnance pour quelques bonbons au THC. En tout cas, j’étais heureux d’être ici et je reste déterminé à prendre un jour le départ du Leadville 100. Notre nuit s’est déroulée sur le terrain de baseball de la ville.

Cette troisième étape avec un départ de Leadville, et le spirit présent m’ont peut être motivé ce jour là. Je suis resté dans une zone moins difficile car d’une la distance était plus longue mais je voulais arrêter de me battre face à une altitude qui aurait toujours l’ascendant sur moi. Au final, je fais une descente assez active, et je gagne cette étape. Ce n’était pas une descente très difficile, il fallait juste courir. J’étais heureux de finir à Camp Hale, un spot où nous allions rester 2 nuits d’affilées à 2800m. Et la principale attraction fût le beer mile à la suite de cette troisième étape.

Stage 4 : Red Cilff. Comme son nom l’indique les falaises sont rouges, de l’ocre comme dans le Colorado provençal de mon enfance mais bien plus haut. Les spots qui surplombent cette petite ville sont simplement magnifiques, c’est ici que tu te rends compte de l’étendue de ce territoire. Red Cliff reste une ville bien enclavée où les hivers sont difficiles à vivre par une temperature hostile et une ville morte. De notre coté, on a pu tester les margaritas du Mango’s café, et franchement, elles déchirent. Ces écarts sont comme les amplitudes de températures en pleine journée et en pleine nuit.

J’ai subi une nouvelle fois sur cette 4ème étape, un distance courte avec un bon dénivelé, mais le panorama au plus haut de l’épreuve m’a encore fait oublier mon manque de forme. Le final dans une eau glaciale reste extraordinaire et te montre que cette course est vraiment à part et originale.

Stage 5 : Vail. Après être restés tous ensemble pendant 2 jours sans civilisation autour, nous voici à Vail. En gros, c’est Chamonix dans le Colorado. Une ville remplie de pro shop, équipée à merveille en remontées mécaniques, le outdoor et le luxe jouent à merveille ensemble ici. Après avoir bu des litres de IPA les derniers jours, je me suis fais le plaisir de regoûter une bière belge car je commençais à saturer sur l’amertume de leurs breuvages. A chaque fois le beau temps fut de la partie, comme l’année dernière. On a pu flâner et profiter de cette dernière nuit d’avant course. Tout est bien agencé ici, les bus sont gratuits pour rejoindre plusieurs endroits à la périphérie de la ville. Elle reste petite et super cosy. On a eu la chance de dormir à coté du golf, le matelas du jour était donc souple. Le repas était cool, en dehors de la tente avec un petit barbecue de légumes à coté.

Comme l’année dernière je me suis fait une cheville, cette fois-ci, à l’avant dernière épreuve et au 15ème kilomètre, et j’ai couru dessus 25 bornes. Je finis avec une seconde place et une cheville gonflée. Ca ne m’a pas empêché de profiter de cette étape avec de jolis singles et un point à 3540m entre Red Cliff et Vail. J’ai juste chopé un beau cours de rivière pour limiter l’inflammation. J’ai glacé le soir, mis des chaussettes de récup puis strappé le lendemain. Et c’est passé. Voici des infos utiles pour récupérer rapidement : https://www.facebook.com/osteoalpes/posts/1764198400261288

Stage 6 : Beaver Creek. C’était déjà la dernière étape de notre road trip. Même avec une cheville en vrac, j’ai pu kiffer le parcours entre Vail et Beaver Creek. Ce sont deux spots très connus où les prix sont exorbitants. Se trimballer en short, tongs avec des habits que tu as rincés chaque jour pour qu’ils soient à peu prés propres est un kiffe énorme. C’est ici que tu vois cette tolérance que tu n’as pas chez nous. Bien évidemment, d’autres points sont à revoir mais ce n’est pas l’objet de cet article. Ici, comme à Vail, la station est parfaite, une station modèle. On a pu encore boire quelques bières et quelques magaritas. Les boutiques sont omniprésentes, tu retrouves même une patinoire en extérieur. C’est un peu comme être à Disney.

Ce fut une troisième place et une seconde au général. La cheville a tiré pendant une heure et était juste fragile ensuite. J’ai sauvé les meubles en améliorant mon temps de 45 minutes par rapport à celui de l’année dernière. Le dernier repas fut plus organisé avec des buffets plus élaborés, en sneakers, jeans et chemise, une première depuis une semaine. C’était top une nouvelle fois, cela a confirmé mon envie de faire des courses ici.

Je prends rendez-vous pour une nouvelle aventure et surement à nouveau cette année…