Hashtag

J’entends souvent dire que lorsque tu es avec un partenaire, tu dois être présent sur les courses et devenir champion du monde. Champion du monde UTW, IAAF, etc… là, je suis perdu. Je n’ai jamais réagi à cela car je ne savais pas comment l’aborder et surtout je ne veux pas partir dans une discussion sans fin. À l’occasion du lancement de mon nouveau site internet, je profite de sa promotion avec cet article. J’ai envie de faire quelques lignes et mettre à plat mes pensées. Pour les détracteurs, c’est encore un bon placement produit, je suis ravi de retenir leur attention car c’est bien le cas !

Un champion doit être irréprochable sur ses résultats, il doit pratiquement tout gagner, battre tous les records, avoir son nom tout en haut de l’affiche d’une course, et tout ça à chaque fois. Sa communication se fait naturellement par ses résultats et certains arrivent même à jouer le jeu en partageant sur les réseaux.
Un sportif, lui, doit se déchirer à l’entraînement comme le champion, être visible sur des courses et en dehors. Avec son niveau potable, il permet grâce à des supports de mettre en avant ses partenaires. Il joue des réseaux tout autant qu’il court.

Et tu as l’influenceur, terme utilisé dans le domaine des réseaux sociaux, un mot assez arrogant je trouve mais c’est comme ça. Lui, il joue totalement des réseaux en battant les sportifs voir même parfois les champions en terme de followers. Par contre, son entraînement, il le gère comme il veut, du moment qu’il est plus actif sur son téléphone que dans ses pompes ou son vélo.

Je ne sais si je suis un sportif ou un influenceur, en tout cas, je ne suis pas un champion, et je ne souhaite pas le devenir. D’une, car je n’en ai sûrement pas les capacités, et parce que je n’en ai pas envie. J’aime jouer en montagne comme derrière mon téléphone. Et tout ça, c’est un kiff total. J’aime partager des putains de spots avec mes followers. Mais une chose est sûre, c’est que ce spot, je suis allé le chercher avec mes jambes et avec des heures d’entrainements derrière. Contrairement au bouffon qui vient commenter (et ce sont souvent les mêmes) derrière son écran et/ou affalé dans son canap’.

Il ne faut pas oublier que lorsque tu signes un contrat avec un partenaire, c’est que soit tu es très bon, soit tu peux le devenir, soit tu es pas mal en communication mais tu as quand même une crédibilité en course. Je respecte l’ours qui ne partage rien, mais j’aime moins celui qui vient toujours tout critiquer. Ok à la liberté d’expression, mais quand tu sais de quoi tu parles. Il s’agit juste de tolérance.

Je me sers beaucoup de ce que j’ai vécu auparavant. Ça m’aide pour retrouver de la motivation mais surtout j’aime le partager avec les personnes qui me suivent.
En 2010, je fumais plus d’un paquet de clopes par jour (sous la douche le matin) je n’avais aucune expérience sportive à part du foot lorsque j’étais beaucoup plus jeune (à part quelque tapages de balles les week end d’été), je buvais beaucoup d’alcool (pratiquement tous les soirs), je ne connaissais pas la distance d’un marathon (c’était beaucoup trop dur à retenir et à faire) et je faisais 20kg de plus.

Se servir de ça et apprendre au jour le jour est mon but. Je veux me déchirer (d’une manière différente maintenant), réussir ce que j’entreprends, m’épanouir et surtout aider les cas similaires au mien, partager simplement. Les réseaux aident à cela et je m’en sers.

Beaucoup pestent car le trail n’est pas reconnu, ou qu’il y a beaucoup trop de fédérations et que l’on ne sait pas quoi défendre. Il y a beaucoup de flou tout autour de notre sport. Et finalement, trail, skyrunning, urbantrail, ecotrail, nous faisons au final tous de la course à pied. Pour le faire sortir de là, il faut le promouvoir. Les champions comme Kilian le font naturellement car ce sont justement des champions, ils mettent en avant leur passion et font voir au monde leurs exploits et la beauté de notre sport. D’autres avec de bons résultats sont là mais totalement inexistants dans le partage. Pour certains c’est volontaire car ils veulent être coupé du monde et ça se respecte, car chacun est différent finalement. D’autres ne font pas grand chose mais viennent toujours mettre en avant sur les médias sociaux leur personnage aigri et envieux. Au lieu de perdre du temps à cela, ce qui se retournera contre eux au final, ils devraient l’utiliser à pondre de jolies publications pour partager leur passion.

Car au final ils resteront blasés de ne pas avoir de reconnaissance. Le sportif selon moi doit gérer sa communication sans forcément grands résultats, jouer autour pour montrer les belles valeurs de notre sport et jusqu’où il peut nous emmener. Il est épanoui, joue avec tout le monde et fait kiffer sa communauté. L’influenceur est parfois too much, mais adore faire ça. Au final, qu’est ce qui est le mieux ? Se prendre la tête inutilement ou être à fond et partager ses trips ? Moi j’ai vite fait mon choix, n’en déplaise à certains.

Il ne faut pas oublier que c’est un sport éphémère et qu’à force de se regarder le nombril, rien n’avance. Je ne suis pas un messie qui révolutionnera le monde du trail mais j’aimerais juste mettre une petite pierre à l’édifice. Le champion, lui, mettra un mur. Je veux m’adresser à tout le monde et souhaite créer une communauté simple et surtout saine. Et que chaque foulée soit remplie de « good vibes ». C’est d’ailleurs pour cela que j’ai créé le Town to Trail. Créer une communauté de coureurs, simple, qui s’adresse à tout le monde, de tous niveaux. Aux coureurs de ville, fans de bitume comme aux coureurs de trail fan de caillloux.

Pour avancer, il faut être complémentaire, ne pas créer de clan mais rester unis. Comme dans la vie pro, chacun a son propre rôle, mais l’important est d’avancer dans la même direction. Je pense que s’il n’y avait pas ce mot « team » les langues seraient un peu plus tendres. D’ailleurs, c’est un mot qui a tendance à disparaître dans notre passion, comme on l’a vu dernièrement avec Adidas. Si chacun avait un contrat individuel, ce serait surement plus simple. Finalement, y a-t-il un vrai esprit team dans chacune des marques malgré le super boulot des Team Managers ? Je ne sais pas, mais c’est une autre discussion.

Au final, j’aimerais que nous soyons tous ouverts et moins portés vers la critique. Défendons notre sport. « L’esprit trail » est une expression marrante pour moi, elle ne veut plus rien dire je trouve aujourd’hui ; je préfère aller vers un retour aux origines mais en vivant avec mon temps.

J’aime jouer du hashtag, j’aime trouver les plus pertinents, et comme en course à pied, j’ai appris sur le tas. Grâce à cela, j’ai fait de belles rencontres, découvertes, et je compte poursuivre là dedans en rencontrant encore de belles personnes. Comme dans tout, il faut trouver un équilibre. D’ailleurs, je trouve mes plus belles publications lorsque je me sors les doigts à l’entrainement et ça, c’est l’exemple parfait.

J’espère que ce nouveau site vous plait. Merci Omaha Beach pour la conception et merci Julien qui m’a permis de créer l’ancien qui fut le tremplin pour celui-ci. À bientôt sur Facebook, Twitter, Instagram ou Strava !